Je suis Claire Sécordel.
Je fabrique artisanalement, entretiens et répare vos flûtes à bec avec le plus grand soin dans mon atelier strasbourgeois.
Rössler, Michael. Une faiseuse de flutte / Eine Pfeiffenmacherin/ A Female Wind Instrument Maker. 18th Century.
La facture de flûtes à bec est un métier d’art, au même titre que les autres métiers de la facture instrumentale. On peut même dire que c’est un métier d’art rare !
Je conçois mon métier selon ces quatre axes, qui sont aussi mes engagements auprès de mes clients et de toutes les personnes intéressées par mon activité :
(1) Peu, mais bien : une production volontairement limitée, intégralement manuelle et très soignée.
(2) Le temps est l’architecte : l’acceptation du temps long est constitutive de la réalisation de chaque instrument.
(3) Écoute et échanges : le dialogue avec les flûtistes, les flûtièr·es et autres acteurs du milieu est au coeur de mon processus de travail et d’amélioration de mes propositions.
(4) Pédagogie et transmission, pour faire gagner aux flûtistes de l’autonomie avec leurs instruments, pour partager et mettre à portée de main et d’oreilles les connaissances autour des flûtes à bec… et pour rendre accessible l’artisanat et l’artisane !
les incontournables
Passion – Humilité – Patience
Parce qu’exercées au quotidien, elles permettent au bois de finir par chanter.
Les indispensables
Excellence – Fiabilité
Parce qu’on veut des flûtes qui fonctionnent, et pour longtemps.
Les enrichissantes
Écoute – Partage
Parce qu’elles sont la clef de voûte de notre collaboration flûtière/flûtiste !
« Story time »… La suite s’adresse aux lecteur·ices curieux·ses.
J’ai découvert et débuté la flûte à bec enfant. Mes parents l’avaient choisie pour sa petite taille, sa praticité pour les petites mains et son joli son… J’ai toujours aimé cet instrument, mais c’est surtout grâce à ma professeure que j’ai persévéré : elle a su tout au long de sa carrière soutenir et guider ses élèves avec enthousiasme, suscitant au passage plusieurs vocations.
La flûte à bec m’a accompagnée tout au long de mon parcours scolaire. Un parcours très classique de bonne élève, glissant sur les rails de l’enseignement général jusqu’à un baccalauréat et une prépa littéraires.
A 20 ans, je fais une première incartade à ce parcours bien tracé et m’oriente vers un cursus musical professionnalisant en musique et flûte à bec, à l’Université et au Conservatoire de Strasbourg. Je commence aussi à enseigner la flûte à bec. Mais la voie/voix de la raison me rattrape après ma licence : fini de blaguer, il faut trouver un “vrai” métier…
Dans mon entourage, les métiers de l’enseignement sont prédominants ; je passe et réussis le concours de professeur des écoles, et me voici fonctionnaire de l’Éducation Nationale. Pendant les 8 années qui suivent, au gré de mes postes et mutations, j’enseigne à plusieurs centaines d’élèves de 4 à 12 ans. A ce moment là, je délaisse mes flûtes… et pas mal d’autre choses.
Je m’investis énormément dans mon travail, m’engage pour mes élèves, mais je me rends compte que j’en retire plus de déceptions que de satisfaction. Je lutte, mais il faut se rendre à l’évidence : cette profession ne me convient pas.
Mais alors, que faire ? Avec bac L, une licence en musique et 8 ans de professorat des écoles, les rares portes ouvertes le sont sur des perspectives peu réjouissantes.
Un long travail d’introspection me permet d’identifier chez moi le besoin d’exercer un métier à la fois artistique et manuel, qui s’inscrive dans une tradition tout en restant vivant, qui soit utile et qui “crée du beau”… oui, mais lequel ?
Un matin, je me réveille et je sais : je vais fabriquer des flûtes à bec ! Je n’y avais absolument jamais pensé, mais je sais que c’est ce que je vais faire ! Mais par où commencer ? De musicienne et fonctionnaire, je dois devenir artisan et indépendante. Personne dans mon entourage n’est ni l’un ni l’autre… et il n’existe pas de formation pour ce métier ! Je repars de zéro.
Je commence par une formation de 6 mois au tournage sur bois, à l’école Escoulen, qui est pour moi un prétexte à la découverte de la matière, des outils, du travail manuel. J’ai ensuite la chance de rencontrer Bruno Reinhard, artisan facteur de flûtes depuis 30 ans, lors d’un stage d’été. Il a envie de transmettre, j’ai envie d’apprendre, le courant passe bien entre nous et il me propose de continuer à m’apprendre le métier de facteur. En dehors de quelques séjours chez lui, c’est surtout à distance qu’il me guide, puisque nous sommes à 700 km de distance.
En 2015, j’ai 30 ans : il est temps d’attaquer une nouvelle vie professionnelle ! Je crée mon entreprise et gagne la confiance de mes premièr·es client·es en effectuant des réparations sur leurs flûtes.
En 2017, je demande une disponibilité à l’Éducation Nationale pour pouvoir me consacrer totalement à mon nouveau métier. Je fabrique et vends mes premiers instruments.
En 2019, je peux vivre de mon activité, je démissionne de l’Éducation Nationale et me forme à la gestion d’entreprise artisanale grâce à une formation de la Chambre de Métiers d’Alsace. D’activité artistique plaisante dans mes jeunes années, la flûte à bec est devenue une vraie passion. De domaine connu mais impensé, la facture instrumentale est devenue mon quotidien. Et plus inattendu encore : j’adore construire et faire évoluer mon activité et mon entreprise !
De mon parcours littéraire et de l’enseignement, je garde le goût des mots et de la transmission :
En 2025, je célèbre les 10 ans de mon atelier.
3 minutes bimensuelles d’informations utiles, pratiques et surprenantes sur la flûte à bec.
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